C’est à dire le nombre de points de base que l'emprunteur paie en plus par rapport à un taux de référence, très majoritairement l’EURIBOR (81,4% des prêts), parfois le LIBOR.
D’une manière générale le spread d’un prêt est une variable qui dépend essentiellement de plusieurs types de déterminants et de caractéristiques : le risque de projet, l’asymétrie
d’information entre l’entreprise et la banque ou le syndicat bancaire, l’échéance du prêt, les garanties, les covenants, le montant, et enfin les commissions.
Les déterminants peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la détermination du spread.
Le motif du prêt est également important, et influence le risque du prêt. Nous en recensons six : objectif général de l’entreprise, financement de projet, refinancement de dette et recapitalisation, financement d’une opération de LBO, financement de futures acquisitions et financement d’acquisitions financières.
Dans un cadre rendement/risque traditionnel, la rémunération exigée par les créanciers dépend nécessairement du risque présenté par le prêt. Le risque de prêt constitue donc le premier facteur déterminant du spread. Parmi les motifs du prêt, le financement de projet EnR est sans conteste le moins risqué car il repose sur une sécurisation relative d'un modèle de cash flow garanti par opposition au financement LBO, qui lui, repose sur un triptyque :la réalisation d'un Business Case, les conditions du marché et enfin la qualité et l'efficience du management.
Le rôle joué par les caractéristiques du prêt
D'autres variables sont susceptibles d'influencer le spread : les caractéristiques du prêt.
La durée du prêt rentre en ligne de compte dans la détermination du spread. Une échéance longue accroît en effet l'incertitude sur le risque de défaut de l'entreprise, et augmente le risque d'opportunisme de la part de l'entreprise et des banques arrangeuses.
La garantie accompagnant le prêt est théoriquement susceptible de jouer un rôle, mais celui-ci est toujours ambigu. D'une part, l'existence même de la garantie réduit la perte des créanciers en cas de défaut mais elle réduit également l'incitation du débiteur à la tricherie en augmentant sa perte en cas de défaut. D'autre part cependant, un prêt muni de sûreté est censé être un prêt plus risqué, justement car il nécessite plus de prudence de la part des créanciers.
Le rôle des covenants (ou clauses restrictives) est proche de celui joué par les garanties. Ils réduisent la liberté d'action du dirigeant, et de ce fait protègent les
créanciers. Un lien négatif existe théoriquement entre l'existence de covenants et le spread. Mais ce sont les créanciers les plus susceptibles de subir l'opportunisme de leur débiteur qui exige
des covenants. Dès lors, un lien positif peut également exister. Il est donc nécessaire de corriger cet effet. Nous supposons ainsi l ’existence d’un lien négatif entre le spread et l’exigence de
covenants.
Enfin, le montant prêté est supposé influencer négativement le spread : l’étalement des coûts de screening et de monitoring permet de réduire le spread par euro prêté, la diversification des risques étant assurée par la syndication. Enfin, le spread sera d’autant plus faible que les commissions sont élevées, puisqu’elles représentent une autre forme de rémunération.
On peut résumer l’ensemble de ces variables ainsi :
a. le spread est d'autant plus élevé que l'échéance du prêt est longue ;
b. le spread est plus faible si le prêt est garanti ;
c. le spread est plus faible si le prêt est muni de covenants ;
d. le spread est d'autant plus faible que le montant du prêt est élevé ;
e. le spread est d'autant plus faible que les commissions sont élevées.
Dans les faits, nous remarquons que l’offre de SPREAD est plus ou moins identique et s’aligne sur l’offre concurrentielle à l’exception de quelques banques qui opportunément assument leur position sur le marché. L’offre de prêts ainsi se retrouve considérablement fermée en France. De même nous observons des pratiques différentes selon que l’on s’adresse à une filiale ou département bancaire spécialisée dans le financement de projet à une banque régionale ou une banque européenne.
A contrario, encore trop de sponsors (promoteurs de projets) se satisfont principalement d’un taux en rapport avec le scenario technico-économique et ne se soucient guère des autres déterminants et caractéristiques du prêt qui peuvent avoir un impact financier important sur la durée du projet.
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